une lampe au fond des mers

Pour James, mon ami-coeur, mon ami-frère, mon ami sans détour…

james noel « je suis celui qui se lave les mains avant d’écrire
ne me demande pas comment je m’appelle

je n’ai pas de nom»

une lampe au fond des mers

ta voix du bout du monde
me battant le tambour au bout du coeur
je respire ta sève qui me tourmente
dans une aurore de feuilles vertes
de feuilles qui se jettent
par des feintes de colibris blessés à mort
le soleil que m’invente tes seins
m’éclaire en pays de rêves d’allumettes
souffre qu’à la lune je colle une aile
pour maintenir juste équilibre
et que je pose une lampe
chaude confidence
dans un fond caché de la mer


james noël

“Le sang visible du vitrier”

“Dans « Le sang visible du vitrier », James Noël nous donne à voir et à aimer le monde — le sien — qu’il transfigure par la magie de son verbe. La noirceur peut devenir beauté quand le poète la nomme:

Je suis poète
Sans chapeau d’île
Pour dire l’amour brisé aux vitres
Le vieux temps mort sur un pays
La nuit des temps d’années-lumière …

Un vent salé nous vient du large avec la poésie de James Noël. Poésie toujours à double tranchant, sensuelle et tendre, violente et douce, âpre et sensible, poésie généreuse, soucieuse d’avancer, de partager le lot commun avec ses frères de peine, d’étarquer cette voile déchirée, celle de l’espoir d’un monde meilleur, sans cesse à construire et dont les mots du poète sont souvent les premières pierres :

Mon métier mis en bouteille
Mon château de verre
De mots trop tristes pour la sauvegarde
De l’image de marque des cicatrices
Et de blessures à domicile
A la portée de tous
à la santé du monde. “

Jacques Taurand

“Le vitrier, celui qui fabrique et pose les vitres, a besoin d’engagement, d’embrasement et de clarté. Métier de la transparence, donc de gens de bonne volonté, aux mains propres, à la personnalité nette comme la couleur du sang !


« je suis celui qui se lave les mains avant d’écrire »

………………………………….
James Noël est le poète du dire de haut vol, de l’éloquence souveraine, laconique, révoltée et belle. Et quelle limpidité dans cette aventure qui est à la fois sens, beauté, et éthique du dire et du faire ! Aussi en exergue (du recueil) lit-on cet extrait d’un verset du Coran :

«Je pensais toujours qu’il me faudrait un jour rendre compte »…”

Rodney St Eloi

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